L’effondrement de Kiev
L’Ukraine n’a jamais existé en tant qu’État indépendant dans l’histoire, hormis une décennie, durant les périodes 1917-22 et 1941-45, et trois autres décennies, depuis 1991.Durant ces trois expériences, #
Kiev n’a jamais cessé de vouloir épurer son peuple et de massacrer ses citoyens lorsque les nationalistes intégraux étaient au pouvoir (1917-22 avec Simon #
Petlioura, 1941-45 avec Stepan #
Bandera, et 2014-22 avec Petro #
Porochenko et Volodymyr #
Zelensky).
Au total, en un siècle, les « nationalistes intégraux » —c’est comme cela qu’ils se désignent eux-mêmes— ont assassiné plus de 3 millions de leurs compatriotes.Jusqu’à présent l’Ukraine, c’est avant tout un pouvoir de communication. Kiev est parvenu à faire accroire que le coup d’État de 2014 ayant renversé un président démocratiquement élu au profit de nationalistes intégraux était une révolution. De même, il
est parvenu à faire oublier la manière dont il a écrasé ses citoyens du #Donbass, refusant de leur donner accès aux services publics, de verser les salaires des fonctionnaires et les retraites aux personnes âgées et, en définitive, bombardant ses villes. Enfin, il est parvenu à faire prendre des vessies pour des lanternes et à convaincre les Occidentaux que l’Ukraine était un pays homogène où une seule population vivait une histoire commune.La frontière n’est plus qu’un long cimetière de blindés et d’hommes.
Les états-majors des #
États-Unis, de l’Alliance atlantique et de l’ #
Ukraine se renvoient
la responsabilité de ce désastre historique. Plusieurs centaines de milliers de vies humaines et 500 milliards de dollars ont été gaspillés pour rien. Les armes occidentales, qui faisaient trembler le monde dans les années 90, ne valent plus rien face à l’arsenal russe d’aujourd’hui. La force a changé de camp.
D’ores et déjà, deux conclusions s’imposent :
Ne pas confondre l’armée ukrainienne avec les « nationalistes intégraux »
S’il n’y a plus d’armée ukrainienne capable de mener une guerre de haute intensité, il y a toujours
les forces des « nationalistes intégraux » (parfois dites « bandéristes » ou « ukro-nazies »). Mais elles ne sont formées qu’aux guerres de basse intensité. Ses chefs sont allés se battre en Tchétchénie à la fin des années 90 pour le compte de la CIA et des services secrets de l’Otan, parfois en Syrie dans les années 2020. Ils
sont formés aux assassinats ciblés, aux sabotages et aux massacres de civils. Rien de plus.
Le sort des armes a tranché. Le moment de vérité a parlé. La contre-offensive ukrainienne a lamentablement échoué. L’armement considérable de l’Otan n’a servi à rien. Le champ de bataille est jonché de cadavres. Pour rien. Les territoires qui ont adhéré par référendum à la Fédération de Russie resteront russes.
Cet « échec et mat » ne marque pas simplement la fin de l’Ukraine telle que nous l’avons connue, mais de la domination occidentale qui avait misé sur ses mensonges.
Thierry Meyssan