« S’il est, hors de la durée humaine, une heure qui réglera les comptes de chacun, j’aurai, à cette heure-là, l’écureuil sur l’épaule, la couleuvre au cou, le lézard et la tortue, les deux hirondelles d’octobre, les chiens, les chats et les chats et les chats. Je ne plaiderai pas longtemps, mais je montrerai mon cortège, et je dirai : “Je n’ai trahi aucun de ceux-là”. » Colette et les bêtes : une évidence trop souvent traitée à la légère. On connaît son amour pour les chats, mais le bestiaire de Colette est cent fois plus vaste. Pitiriki l’écureuil, Toby-chien, l’once Bâ-Tou et même l’araignée des armoires : elle les aime tous, sans distinction aucune. Car « il n’y a qu’une bête », comme elle le clame haut et fort, devançant de plus d’un demi-siècle la défense de la cause animale. On la voit souvent accompagnée d’un chat, d’un chien. Et même, à l’occasion, d’un guépard… La passion des bêtes imprègne ses écrits, inspire ses choix amoureux, marque sa pensée. Photographies à l’appui, Gérard Bonal nous entraîne dans l’univers poétique de Colette. « Sans bêtes, je m’appauvris. » Colette